VARVARA STEPANOVA

Pour certains, Varvara Stepanova n’est que l’épouse du célèbre Alexandre Rodtchenko. Pourtant, Varavara ne s’est pas contentée que de l’ombre de son mari. Peintre, dessinatrice, designer, poète, typographe ou encore décoratrice de théâtre, l’artiste a également été l’une des figures majeures du mouvement constructiviste russe.

D’origine modeste, Varvara a suivi un cursus universitaire à la Kazan Art School. C’est là-bas qu’elle rencontre son futur époux et collaborateur Alexander Rodchenko. Un peu avant la révolution de 17, le paysage artistique en Russie adopte un nouveau style, entre cubisme, futurisme italien et art paysan traditionnel, et qui marque fortement les travaux de Varvara. En parallèle, elle suit les cours de Jean Metzinger à l’Académie de la Palette. En 1921, la bande à Stepanova franchit une nouvelle étape et forme un groupe de travail en faveur des arts graphiques, de la photographie et du slogan politique.

Mais c’est surtout son travail de dessinatrice textile qui a marqué sa carrière. En plus de concevoir des costumes pour le théâtre et le cinéma, Varvara a collaboré avec une usine de textile, pour laquelle elle a dessiné les uniformes de travail, tournant autour de trois motifs simples : le cercle, le rectangle et le triangle. Une façon d’interroger la production industrialisée de vêtements mais aussi de se rapprocher d’un idéal artistique plus proche des gens, et capable de développer la société soviétique de l’époque. Il s’agit de faire table rase du passé, et d’en finir avec un esthétisme élitiste. Au lieu de ça, les travaux de Stepanova glorifient la fonctionnalité et l'utilitarisme, tandis que les genres et les classes sociales sont abolis par le tissu. Ce qui compte est le mouvement du corps.